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Vergez Blanchard, dans son temps depuis 200 ans

Entreprise
Romilly-sur-Andelle

Elle est de ces entreprises qui ont une histoire, mais aussi qui font l’Histoire ! Implantée à Romilly-sur-Andelle depuis le début du XXème siècle, la marque fête cette année son bicentenaire. Reportage sur Vergez Blanchard, la belle éveillée.

Four à 1200°C, claquement de la forge, tintement du marteau, frottement de la lame sur la polisseuse… Quand on pénètre la première fois dans l’atelier Vergez Blanchard, on est immédiatement happé par cette ambiance sonore si particulière. Ici, chacun à leur poste, une douzaine d’ouvriers façonnent quotidiennement les outils à main, destinés aux artisans d’Art. Un savoir ancestral, une production dans le respect des traditions, permettant à la plus ancienne entreprise industrielle de la vallée d’être réputée pour son savoir-faire depuis maintenant 200 ans.

Vergez Blanchard, de Paris à Romilly

Paris, 1823. Un jeune homme, Louis René Blanchard, créé une entreprise spécialisée dans la coutellerie. C’est la naissance de Vergez Blanchard. Si l’usine fonctionne bien, elle est surtout bruyante, trop bruyante pour Paris. La question se pose alors de s’excentrer tout en gardant sa proximité avec la région parisienne. C’est ainsi que Romilly-sur-Andelle apparaît dans l’histoire de Vergez Blanchard, au début des années 1900. Située à 1h30 de Paris, la ville dispose d’une gare ferroviaire et surtout d’une rivière. Avec son fort débit, l’Andelle permettait ainsi l’usine de s’assurer une production à énergie hydraulique toute l’année, pour faire fonctionner.

En 1975, Vergez Blanchard vacille. En liquidation judiciaire, elle est rachetée par un ancien employé, Guy Mesclun, qui restera à sa tête pendant près de 40 ans. C’est aujourd’hui Pierre-Henri Gervais, mécanicien de formation, qui en a repris la direction.

Une reconnaissance assise même après 200 ans

Les années passent chez Vergez Blanchard et son savoir-faire reste inchangé. Et c’est bien ce qui conquis les clients de la marque au lévrier. Pour les maroquiniers, tapissiers, couvreurs ardoisiers, en France ou à l’étranger, les outils de Vergez Blanchard sont devenus une référence et même un incontournable.

« C’est la recherche d’amélioration et d’excellence qui pilotent le travail des artisans de Vergez Blanchard pour fabriquer des outils qui servent à d’autres artisans, eux même très exigeants ».

Une qualité qui ne va pas sans une volonté d’excellence, mais aussi un travail de transmission. Et c’est la force de Vergez Blanchard ! Après 200 ans d’histoire, l’usine emploie toujours les mêmes savoir-faire qui ont fait sa renommée. Un travail d’usine donc, mais avant tout un travail à la main. Depuis la barre d’acier et les morceaux de bois qui entrent dans l’entrepôt, les artisans de Vergez Blanchard vont créer de A à Z, les outils qui permettront aux métiers d’Art de façonner leurs produits, de concrétiser leur métier.

« Les artisans sont exigeants, car ils travaillent toute la journée avec leurs outils et donc ils cherchent des produits de grande qualité ».

Vergez Blanchard 4.0

Si la production des outils Vergez Blanchard est entièrement manuelle, les possibilités technologiques n’en sont pas moins oubliées. Et ça, Pierre-Henri Gervais l’a bien compris. Numérisation de la forge, création d’un bras articulé sur mesure, amélioration du traitement thermique, depuis 3 ans, l’usine Vergez Blanchard ne cesse de s’améliorer pour gagner en souplesse et en sécurité. Le début d’une automatisation ? Pas tout à fait, et d’ailleurs quand on questionne le dirigeant sur sa vision de l’innovation, on comprend vite que ce qui prime avant tout pour lui c’est l’humain, tant chez ses clients que chez ses équipes « écouter ses clients permet de bien comprendre leur besoin pour mieux améliorer nos produits ».

C’est d’ailleurs là tout l’enjeu. S’améliorer, oui, mais intelligemment. Et en la matière, Vergez Blanchard fait plutôt office de bon élève. À l’heure où les débats écologiques et environnementaux font rage, l’entreprise n’a pas à rougir : bois certifié PEFC, utilisation de matières premières revalorisables… C’est en gardant les modes de fonctionnement de l’époque, que l’usine répond aux enjeux de la société actuelle.

« On a conservé beaucoup de gestes et de process anciens. Quand ils ont été mis en place à l’époque, l’énergie coûtait très chère et était compliquée à obtenir… Aujourd’hui la production à la forge et le polissage manuelle, restent moins énergivores que d’aller tout usiner. Donc c’est plutôt une bonne chose d’avoir conservé ces process extrêmement anciens ».

On peut donc le dire, même après 200 ans, Vergez Blanchard a encore toute sa place et fait figure d’une entreprise d’antan qui est finalement bien dans son temps !

Prolongez le portrait de Vergez Blanchard avec l’interview de Pierre-Henri Gervais :

Cet article a été rédigé dans le cadre du projet « reporter de territoire » soutenu par le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural : l’Europe investit dans les zones rurales, un programme géré par la Région Normandie.